Bilan des Championnats...

"De retour à la maison, à tête reposée, j'ai fait l'analyse de la semaine écoulée.

Entre la route et le clm, j'avais, depuis le début de saison, choisi de privilégier ce dernier.

Mes deux années chez Cofidis, je n'y avais plus participé. Cette année, en accord avec Denis Roux, directeur sportif au Crédit Agricole, j'avais décidé de me relancer dans cette discipline qui finalement me convient plutôt bien.

C'est pourtant bizarre, à me regarder de plus près, j'ai plutôt le gabarit du grimpeur (64 kg), mais en fait les chronos c'est vraiment mon truc.

Et c'est peut être ça le point positif de ces championnats : les chronos, j'adore !

Rien que le vélo, je trouve ça magnifique. Après, une fois dessus, en position, ce sont des sensations qu'on n'a pas sur la route. Une sensation de vitesse... (enfin sauf cas exceptionnel comme l'Alpe-d'Huez où je n'avais pas l'impression d'avancer bien vite)

C'est un effort qui demande beaucoup de concentration et de motivation aussi. Moi, je me suis motivé avant le Giro, en me disant qu'il fallait absolument arriver jusqu'à Milan afin d'acquérir la puissance et la force pour le mois de Juin. Ensuite une fois le Giro passé, j'ai enchainé avec le Dauphiné où, heureusement, je réussissais à bien récupérer. La semaine entre le Dauphiné et le Clm par équipe à Eindhoven, j'étais vraiment pas bien à l'entrainement. Fatigué.

J'ai préféré lever le pieds tout en restant serein pour mon objectif du 22 Juin (le clm, pour rappel...) en me disant que j'avais encore le temps de récupérer et finalement avec tous les acquis, un peu de récup me ferait du bien.

Le jour de Eindhoven j'ai tout de suite senti que j'étais dans un bon jour. Les jambes tournaient bien. J'ai fait le maximum d'efforts pour ne pas finir sans avoir mal aux jambes et rester sur une sensation de ne pas avoir forcé. Ainsi, je pouvais faire une bonne répétition à quatre jours du championnat et ensuite, les jours suivant, je n'avais qu'à entretenir la condition... Le lendemain j'ai fait une belle sortie de 4h avec Séb Joly dans l'Ardèche, en faisant quelques efforts dans les bosses. Ensuite le Mardi j'ai fait une sortie de récupération puis le déplacement en Vendée.

Le Mercredi matin nous avons reconnu le parcours à trois reprises (3 x 25 km) avec le vélo de clm. J'avais vraiment de supers sensations. Le parcours me plaisait avec ses belles routes qui rendent bien, ses bosses qui passent gros plateau, ses longues lignes droites qui, si le vent est de face, sont usantes. Pour moi, c'est un avantage si le vent est de face car j'ai une bonne position qui me permet de moins le sentir que d'autres, moins aérodynamiques.

Ensuite nous sommes retournés à l'hôtel pour le déjeuner.

L'après midi j'ai demandé au mécano de mettre un gros plateau de 54 (à la place de 53) car, même si on ne gagne pas grand chose, avec 53 ou 54 on pédale de la même façon sauf que, sur une heure d'effort, on peut grapiller pas mal de secondes.

D'habitude les veilles de courses on se fait masser, mais là, j'ai préféré rester sur mes sensations du matin et ne rien toucher. J'ai fait la sieste en essayant de ne pas stresser pour le lendemain.

Depuis le début de ma préparation je m'étais fixé la place de 5, 6 ou 7. Je pensais que c'était un objectif réalisable. Mais la veille de la course, j'ai tenté de me persuader "d'élever" mon objectif vers le haut, vers le podium. J'ai alors commencé un travail mental en essayant de m'imaginer après la course sur le podium. J'essayais de faire revenir les souvenirs de mon podium chez les Espoirs, de percevoir les sensations que j'avais eu ce jour-là, la Marseillaise, l'impression d'être facile sur le vélo, etc...

De ce point de vue là aussi je suis très satisfait, j'ai fait une bonne approche mental de ma course sans me procurer un stress négatif. (mal dormir, avoir peur...)

Bref, voila ce que je retiendrai pour l'aspect positif : une bonne approche de l'objectif tant au niveau de la préparation physique (Giro + Eindhoven + sortie derrière scooter) que mentale (visualisation de l'objectif + pas de stress + confiance en moi)

Par contre pour ce qui est du négatif, je pense que je n'ai pas roulé assez vite par rapport à ce que j'étais capable de faire.

Je dis ça en m'appuyant sur la courbe de mon cardiofréquencemètre. J'ai fait une moyenne de 181 puls/min alors que l'idéale aurait été 186 ou 187. Ceci correspond au seuil que je ne dois pas dépasser pour ne pas "fabriquer" de l'acide lactique. Normalement je dois pouvoir tenir cette fréquence cardiaque pendant une heure sans problème. Par exemple au prologue du Dauphiné j'ai fait 190 de moyenne sur un peu plus de 4' d'effort avec un max à 194, ça c'était parfait, pour un prologue bien sûr.

En revanche sur ce chrono j'ai fait 181 de moyenne avec un max à 193. Il y a eu un peu trop de pèriodes où je restais à 178 / 180. Du fait qu'il y ait deux tours, j'avais sans doute un peu de craintes de coincer dans les bosses au deuxième passage. Dommage, mais bon, c'est déjà pas si mal. Et puis l'essentiel est que j'ai pris beaucoup de plaisir et que je prenne confiance pour les prochains championnats.

Mainteant j'observe une petite coupure de 5 jours sans vélo avant de repartir pour la seconde partie de saison.

Evidemment pas de Tour de France, mais c'est pas grave, y a d'autres courses à gagner...

A Bientôt et merci pour vos visites sur le site.

Christophe."