Rapatriement de la "Guerre du Bénélux"...

"Voici les nouvelles du front !

J'avais, jusqu'à cette avant-dernière étape, su déjouer les pièges et embuscades de cette "superbe" course : L' Eneco Tour.

Malheureusement j'ai fini par capituler le mardi 22 août (le lendemain de la Saint Christophe...) au km 145, en cette belle journée d'août.

Il était environ 15h30, ça faisait déjà 4h que le combat durait, mais après 6 jours de course, on commençait à s'habituer à ces routes dangereuses et la plupart des gars du peloton se transformaient en équilibristes et avaient la farouche envie de rester sur leurs montures.

Hélas, après une ascension du Mur de Huy symbolique (puisque rien ne se produisit), on ne se doutait pas que la descente suivante aurait raison de quelques-uns d'entre nous !

En fait, c'est pas tellement la descente qui était dangereuse. Disons que c'était plutôt la boue qui la recouvrait...

Bref, trève de plaisanterie, on s'est entassé les uns sur les autres.

Je pensais me relever sans trop d'égratignures. Je scrutais l'horizon pour voir où se cachait mon vélo, mais au moment où je commençais à m'accroupir pour me relever, mon regard s'est posé sur ma cuisse droite

C'est là que j'ai compris que, pour moi, c'était fini. Ma course allait se stopper là, sur ce chemin boueux.

En effet, j'avais une entaille d'une dizaine de cm de longueur et mon réflexe fût d'essayer de recoller les morceaux.

J'avais mes deux mains crispées qui essayaient de refermer la plaie. Je commençais à trembler mais je ne voulais pas m'asseoir dans la boue donc je restais debout jusqu'à ce que le service médical de la course s'occupe de moi. Un pansement puis direction les Urgences.

On m'a recousu (9 points de suture) et maintenant j'en suis quitte pour 7 ou 8 jours d'arrêt. Mais heureusement la coupure n'est pas profonde. Dans une semaine ce ne sera plus qu'un souvenir, mais un souvenir qui restera "visible" avec une cicatrice en plus...

On est vraiment pris pour du bétail !

Je peux vous dire que l'année prochaine, les coureurs ne vont pas se battre pour y aller au Bénélux.

D'après un rapide sondage (non officiel), 100% des participants qui se sont fait "avoir" en 2006 évoqueront une bronchite ou pire, une angine (!) si jamais on les "sélectionne" à nouveau en 2007.

Je pense que seule l'étape du dernier jour (empruntant le parcours de Liège - Bastogne - Liège) a des raisons d'exister et peut susciter un intérêt pour le public. Autrement les autres étapes (même les clm étaient dangereux) ne sont pas dignes d'une course "Pro Tour" et en plus le scénario (sprint massif) ne devaient pas passionner les foules...

Parfois, pour tuer le temps pendant la course, je réfléchissais et essayais de me mettre à la place de Jacky Durand qui commentait peut être cette course en direct sue Eurosport. Franchement ça ne devait pas être facile tous les jours...

Prochaine course : Le Grand Prix de Fourmies.

A Bientôt.

Christophe"